Premier ordinateur « portable »

 J’ai eu le premier ordinateur portable au Collège. Il était tellement gros et pesant que j’avais besoin d’aide pour le déposer sur une table dans notre bureau. Heureusement, Nelson Van Chestein, qui a été le premier à être embauché au centre d’ordinateurs au rez-de-chaussée, venait parfois m’aider à le transporter. Je pouvais aussi compter sur lui lorsque je devais imprimer un document sur un ordinateur du centre informatique. 

Cet ordinateur m’avait été offert par mon conjoint, professeur à l’École Polytechnique de Montréal, car il avait reçu un nouvel ordinateur. 

Cet appareil utilisait des disques mous (floppy:disks). L’écran était noir avec des lettres et chiffres verts. Grâce à cet appareil révolutionnaire (à l’époque), J’ai été la première, au Collège, à créer un examen par ordinateur portable. 

Denyse Rousselet  

 

Professeure recrutée en Californie

Suite à mes études de deuxième cycle à l’Université de la Californie, j’ai enseigné au De Anza College, dans Silicon Valley. Pour me rendre au travail, je passais tout près de la maison où Steve Jobs a commencé Apple dans son garage.  

À l’hiver 1975Édith Lagacé (RCD de soins infirmiers) et Jean Pierre Régneault (RCD du département de biologie) avaient été envoyés à De Anza pour rencontrer des professeurs de ce Collège. C’était un projet pilote pour l’état, qui consistait en un curriculum 100% modulaire. Aucun cours théorique, seulement des modules théoriques et pratiques puis des stagesÀ cette époquele Collège planifiait l’utilisation d’une telle méthodologie d’enseignement.  

J’étais professeure en périnatalité et en pédiatrie. Dans le cadre de leur visite, les deux Québécois sont venus me rencontrer à mon bureau à quelques reprises pour regarder les modules, le mode de fonctionnementetc. Nous avions aussi eu des rencontres de groupe avec des professeurs d’autres disciplines. 

Mon conjoint terminait son doctorat en génie dans quelques mois et nous prévoyions revenir au Québec l’été suivant. J’avais été approchée par deux collèges, étant connu pour mes publications dans la revue l’Infirmière canadienne. 

Quelques mois plus tardj’ai reçu une offre d’emploi du Collège. Puis, M. Claude de Lorimier, DSP, m’avait téléphoné suite aux recommandations de Mme Lagacé et de M. Régneault. J’avais de l’expérience en enseignement au Québec dans une école d’infirmièresà l’Université de Montréal ainsi qu’au Cégep de SaintJérôme.  

Terminant une session d’été en Californie, je suis revenue au pays, en avion de Denver, la veille de la rentrée au Collège Montmorency. Mon conjoint a dû poursuivre la route seul avec la chatte. C’était en août 1975. 

Denyse Rousselet  

 

L’an 2000

Normalement je devrais vous entretenir de l’an 2000 et son bogue, mais non, ce sera plutôt une aventure personnelle. J’ai eu un accident dans le cadre de mon travail comme technicien en électronique au mois de septembre 2000. 

Juché sur un escabeau, j’ai ouvert une tuile ou deux en me penchant sur le plafond pour lancer le plus loin possible un rouleau de fil. L’objectif était de passer des fils dans le plafond afin de relier divers ordinateurs. Par malchance, tout s’est effondré et j’ai fait une chute de 8 pieds. Je me suis alors retrouvé face contre le plancher.  

Les dégâts : le poignet droit et la mâchoire fracturés. C’était comme si mes dents du bas n’étaient plus alignées avec celles du haut. Je ressemblais à Jean Chrétien (Que voulez-vous??). J’étais sonné. On m’a transporté à l’hôpital subito presto. Mon bras a été immobilisé. Cependant pour la mâchoire, je devais plutôt me rendre chez un chirurgien maxillo-facial. Et là, ç’a été l’enfer. Je suis ressorti avec des broches, des élastiques pour retenir les 2 mâchoires ensemble. Cette fois, je ressemblais à Frankestein.  

Comme le médecin était très sympathique, il m’a dit que j’étais vraiment chanceux puisque déjà il me manquait une dent. C’est par cet endroit que je devais me nourrir pour les cinq prochaines semaines. Avec une paille. 

Réal Joyal 

 

Vive l’horaire d’été !

En 1975-1976, le département de diététique occupait des locaux dans l’école St-Maxime. Le personnel du Collège devait aller chercher leur courrier dans une roulotte située dans le stationnement de St-Maxime. 

J’étais technicienne en diététique et lorsque la session d’hiver se terminait, on s’attaquait au grand ménage. Un beau vendredi, ma consoeur décide d’aller chercher notre courrier. Elle se frappe le nez sur une roulotte fermée. Elle revient en vitesse et me dit : « Tu ne devineras sûrement pas ce qui se passe. C’est l’horaire d’été, le Collège est fermé ». 

Je peux vous assurer que les filles ont quitté les lieux rapidement.  

Pierrette Courchesne 

 

Intrus dans le laboratoire

Durant des années, le département de diététique a eu un laboratoire près du département de biologie. 

J’étais dans la salle de préparation pendant qu’une professeure donnait des directives aux élèves pour un laboratoire, lorsque j’ai vu une petite souris blanche de biologie dans mon local. Faisant face à la professeure et étant dans le dos des élèves, j’ai fait signe à la professeure pour lui signifier qu’il y avait une souris. Elle a hoché de la tête pour me démontrer qu’elle avait compris. 

La souris longea le mur et entra dans la réserve alimentaire. Ensuite, elle s’est rendue dans le laboratoire pour revenir dans la salle de préparation. Je me suis empressé de fermer les portes et de mettre des linges pour bloquer l’accès sous la porte. En vitesse, je suis allé chercher du renfort en biologie. La professeure n’arrivant pas à attraper la souris, un technicien est venu à la rescousse. 

Je revois encore la scène :  la professeure et le technicien à quatre pattes à courir après la souris et moi debout sur ma chaise. Après quelques minutes de course, ils ont réussi à l’attraper. J’ai ouvert la porte du laboratoire et j’ai dit à la professeure que l’intrus était dans le sac. 

Quelle aventure ! Heureusement, les étudiants n’ont jamais vu la bête… 

Pierrette Courchesne 

 

Un invité de marque au 25e de Soins infirmiers

Lors du 25e anniversaire du département de soins infirmiers, qui a réuni une centaine d’anciens étudiants et de professeurs du programme, un invité de marque a été ressuscité pour la circonstance. Nul autre que Sieur François de Montmorency en personne.

Voici quelques bribes de ce que le personnage de Florence Nightingale*, empruntant la voix de la poupée Fanfreluche, a raconté en compagnie de l’illustre Sieur, vêtu de ses plus beaux atours.

« Il était une fois une belle île qui devint une grande ville à caractère unique et distincte. Une magnifique institution, qui nourrissait de grandes ambitions.

Les citadins lavallois, plutôt fiers de leur exploit, accueillaient avec joie et grand émoi, ce lieu consacré aux études supérieures, si près de leur chez soi.

La construction de ces grands bâtiments avait été confiée à une équipe d’architectes délurés. Ils avaient décidé de construire de l’intérieur plutôt que de l’extérieur. Et si on se rapporte à la rumeur, on dit que ces entrepreneurs étaient en fait sous le joug moqueur d’un grand Sieur, depuis trois siècles disparu, Le Sieur François Montmorency de Laval. Premier évêque et propriétaire de l’Île Jésus.

Ce dernier hantait encore les Souvenirs. Il se voulait toujours faire partie de l’Avenir. D’où le choix de sa situation. Et grande source d’inspiration.

Pour le conseil d’administration, à lui donner son nom. Sans doute pour le mettre à l’abri de la malédiction et favoriser la naissance ultérieure d’une généreuse fondation.

Dans cette belle enceinte, le département des soins infirmiers y moula son empreinte. Dans un petit coin, d’abord isolé, la grande scène de l’éducation se devait d’y être jouée.

Former dorénavant des infirmières de Novo. Hors des lieux communs des hôpitaux. Transportant tout l’arsenal du monde médical.

Ce fut presqu’un scandale… »

Et l’histoire se poursuit ainsi sur plusieurs pages. Le texte intégral est accessible sur demande auprès de Lise Schetagne. Il suffit de lui acheminer un courriel.

A été élevé à l’Ordre François de Montmorency-Laval, en octobre dernier, nul autre que celui qui avait emprunté l’identité de ce Sieur si distingué. À vous de deviner.

L’auteure de l’anecdote aime raconter des histoires à la manière Fanfreluchienne…

*Florence Nightingale, infirmière pionnière des soins infirmiers, née au 19e siècle. Personnalité marquante, qui nous inspire encore de nos jours.

N.B. : Inutile de vous dire que nous avons bien rigolé en tentant de garder la coiffe de l’infirmière sur la tête de la lectrice et en ramassant les quelques plumes échappées du chapeau de notre invité sans, toutefois, y perdre de plumes au niveau de son illustre personnage.

La galette (Lise Schetagne)