Présentation

Il y a les rues et les places, les maisons connues et inconnues, l’autoroute, les champs, le ciel, les rivières, le lit, le dos des chats, les bancs publics, les corridors des écoles et des hôpitaux, lieux que d’autres mains ou la nature ont façonnés, où nous passons à toute vitesse, que nous oublions de regarder. Puis nous chérissons des sites disparus ; nous saluons les espaces infinis de l’introspection (qui nous effraient, ou non). Tous ces lieux, si on s’en occupait, si on les occupait ?

Occuper les lieux, soit explorer, créer, habiter, s’immiscer, inventorier, transformer, prendre toute la place ou se faire minuscule. Dénaturer ce qui déprime, ce qui opprime, changer les murs en fenêtres et le décor en art.

L’art occupe les lieux, les lieux occupent les arts de multiples façons : toutes les chorégraphies évidemment, mais aussi la déambulation des poètes d’hier et d’aujourd’hui, le cinéma, le théâtre de rue, le land art, la sculpture, l’art numérique, l’exposition, l’installation, la performance, l’art en direct, tous les in situ, les prises de parole, les graffiti.

Occuper les lieux, c’est investir ce monde que nous avons en partage, c’est ajouter du sens, infléchir le sens de ce qui peut sembler trop familier.