Dévoilement des trois romans finalistes au Prix littéraire des collégiens

Après un marathon de lecture des cinq romans en lice et de débats enflammés, la soixantaine d’étudiants-jurys des deux groupes de « littérature québécoise-Prix littéraire » sont passés au vote ! C’est l’ouverture de ces derniers à d’autres réalités et à d’autres cultures – qui a une portée encore plus grande en ces temps de confinement et de repli sur soi – qui se démarque cette année. Les étudiants, comme les auteurs, semblent vouloir se faire entendre et sortir des carcans auxquels nous avons tendance à les cantonner.

1ère position

Ils ont été nombreux à se sentir concernés par le cri du cœur de Naomi Fontaine dans son troisième roman autobiographique, Shuni, à mi-chemin entre le genre épistolaire, le journal intime et l’essai, qui se retrouve en tête avec une longueur d’avance ! Les étudiants ont saisi la main tendue par l’autrice d’origine innue qui cherchait à conscientiser ses lecteurs à l’importance du dialogue entre les peuples pour surmonter les préjugés et le « racisme ordinaire »; à interpeller chacun d’entre nous – sur un ton intimiste, à la fois ferme mais nuancé – pour qu’on écoute les Premières Nations et qu’on s’intéresse réellement à elles au lieu de s’en tenir aux statistiques. Les étudiants ont salué en grand nombre cette prise de parole essentielle dans une forme et un style littéraires tout en délicatesse convenant à une auteure qui ne cache pas ses convictions ni ses propres contradictions et doutes.

2e position

Louis Carmain a réussi, avec son roman Les Offrandes, son pari d’amener ses lecteurs – et la littérature québécoise – là où on ne les attendait pas : au Mexique pour une enquête atypique d’une détective privée en quête d’elle-même et de sens en ce monde absurde plus que d’un meurtrier. Si ce récit prend des allures de roman noir par moments, la violence et la mort guettant les personnages au tournant des rues, Carmain réussit à amortir le choc grâce à une narration teintée d’humour sarcastique et de lucidité qui se joue des codes et des apparences. Le lecteur prêt à perdre ses repères et ses préjugés trouve en ce roman un espace d’investigation – avant tout psychologique – qui incite à prendre des risques.

3e position

Avec son premier roman L’évasion d’Arthur ou la Commune d’Hochelaga, Simon Leduc frappe fort l’imaginaire dans un récit qui, bien qu’il puisse avoir l’air sens dessus dessous à première vue, finit par creuser des tunnels débouchant sur des possibles pour les personnages et la société. Les étudiants sont tombés sous le charme de ces personnages colorés et de ce récit parfois surréel qui sont pourtant criants de vérité. Les jeux narratifs de l’auteur, sa langue inventive et ses personnages hors normes s’avèrent être la force de ce roman qui invite à voir la vie autrement.

Le roman gagnant de l’édition 2020 du Prix littéraire des collégiens sera connu bientôt. Consultez le site Web du Prix. Félicitations aux finalistes et aux étudiants pour leur participation active à cette édition du Prix littéraire des collégiens ! Les organisateurs souhaitent remercier la Fondation du Collège Montmorency pour son appui financier.